Et si on arrêtait de parler de douleur ?

Et si on arrêtait de parler de douleur pour parler d’irritabilité ?

C’est très à la mode de vouloir remplacer des mots par d’autres. Et pourtant, s’il y a bien un sujet qui me fascine en ce moment, c’est la notion d’irritabilité.

Pourquoi ?

La plupart des études récentes sur la douleur montrent ceci :

La douleur est très peu spécifique de l’état des tissus.

  • Elle est une expérience unique, personnelle et subjective.
  • Elle peut être amplifiée ou atténuée en fonction de nos émotions, de notre dette de sommeil, de notre stress.

Quand on parle de douleur, on évoque parfois une sorte de fantôme insaisissable, difficile à décrire, qui nous accompagne précisément quand on préférerait s’en passer.

Quand on parle d’irritabilité, en revanche, on parle plutôt d’une augmentation de la sensibilité à un message douloureux, en étant lucide sur les facteurs qui l’exacerbent ou l’atténuent.

Un peu comme si la douleur était quelque chose que l’on subissait, tandis que l’irritabilité était un ennemi clairement identifié.

Un exemple :

Dire « J’ai mal au genou quand je cours » ne sera pas du tout vécu de la même manière que dire : « Lorsque je cours 6 km sur un terrain plat, je ressens une forme d’irritabilité sur la partie droite de mon genou.« 

À l’inverse, lorsque je cours sur un sentier, en variant les dénivelés, je sens que mon genou est capable d’encaisser cette contrainte.

Alors, je comprends que ce qui me fait mal, ce n’est pas la course en elle-même.

Ce qui me fait mal, c’est la répétition du plat, sans variation. Et cela pourrait, par exemple, déclencher un syndrome de l’essuie-glace.

Lorsque je change de regard sur ce que je ressens, ce n’est plus une douleur que je subis, mais une irritabilité dont je perçois clairement les éléments déclencheurs et apaisants.

Je deviens alors acteur de ce qui m’irrite, acteur de ce qui m’améliore, et non plus simplement passif face à ma douleur.

Alors, posez-vous la question :

Arrivez-vous à transformer votre douleur en irritabilité ? C’est-à-dire, avez-vous identifié ce qui, dans ce que vous ressentez, l’augmente ou la diminue ?

Greg 😘